Tome 1Tome 2Tome 3Tome 4


ZOFLOYA,

OU

LE MAURE,

HISTOIRE DU XVe. SIÈCLE

Par

CHARLOTTE DACRE

(mieux connue comme Rosa Matilde)

TRADUITE DE L'ANGLAIS,

PAR MME. DE VITERNE,

Auteur des traductions de LA SŒUR DE LA MISÉRICORDE
et deL'INCONNU, OU LA GALERIE MYSTÉRIEUSE.

TOME PREMIER.

DE L'IMPRIMERIE DE HOCQUET ET Ce.,
RUE DU FAUBOURG MONTMARTRE, N°. 4.
PARIS,
CHEZ BARBA, LIBRAIRE, PALAIS-ROYAL,
DERRIÈRE LE THÉATRE FRANÇAIS, N°. 51.
1812.

CHAPITRE PREMIER.
CHAPITRE II.
CHAPITRE III.
CHAPITRE IV.
CHAPITRE V.
CHAPITRE VI.
CHAPITRE VII.
CHAPITRE VIII.
CHAPITRE IX.
CHAPITRE X.


CHAPITRE PREMIER.

L'historien qui a le désir de voir ses leçons s'imprimer fortement dansle cœur de l'homme, afin de le rendre plus sage ou plus heureux, nedoit pas se contenter de détailler simplement une série d'événemens;il faut qu'il en approfondisse les causes, et en suive progressivementles effets; il doit tirer des conséquences des incidens tels qu'ilsarrivent, et les appliquer toujours à un premier principe.

Vers la fin du quinzième siècle, l'anniversaire du jour de naissancede la jeune Victoria de Loredani, presque toute la haute noblesse deVenise fut invitée au palais de ses père et mère, pour prendre part àune fête somptueuse. La gaîté la plus aimable anima l'assemblée, etla belle Victoria, quoique hautaine et dédaigneuse, ne put s'empêcherde sourire, avec une complaisance qui lui était peu ordinaire, auxhommages qu'on lui adressait, en se disant intérieurement qu'aucunebeauté vénitienne ne pouvait l'égaler en perfections, splendeur, nirichesses. Une autre raison d'accroître l'enjouement de la jeunepersonne, et de rendre son triomphe complet, se trouvait dansl'admiration idolâtre que lui montrait son frère Léonardo, toujoursexalté dans ses manières, et qui déclarait hautement qu'aucune desfemmes présentes ne vallait sa divine sœur.

Il y avait dix-sept ans, à cette époque, que le marquis de Loredaniétait l'époux de Lorina de Cornari, femme d'une rare beauté, et douéede mille perfections. Un seul défaut ternissait ces avantages, c'étaitla vanité excessive qu'elle mettait à se voir admirée, et qui luidonnait une confiance plus grande dans son mérite. Elle avait à peinequinze ans, lorsqu'elle épousa le marquis, et il n'en comptait pasvingt. Ce mariage de pure inclination avait été contracté sans l'avisd'aucuns parens, et décidé dans le délire de l'amour et de la follejeunesse. Cependant il n'eut pas le sort de la plupart des unions decette espèce; le dégout et le repentir

...

BU KİTABI OKUMAK İÇİN ÜYE OLUN VEYA GİRİŞ YAPIN!


Sitemize Üyelik ÜCRETSİZDİR!