Produced by Mireille Harmelin, Eric Vautier and the Online
Distributed Proofreaders Europe at http://dp.rastko.net.This file was produced from images generously made availableby the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica)
1828.
Nouvelles de Portugal.—Concessions réciproques.—L'empereur Napoléonm'offre l'ambassade de Russie.—Fin des conférences d'Erfurth.—Adieuxdes deux souverains.—Le comte de Romanzow.—Conversation avec ceseigneur.—Réponse négative de l'Angleterre aux ouvertures pacifiquesconvenues à Erfurth.—Confiance de l'empereur dans son traité d'allianceavec la Russie.
C'est pendant le séjour d'Erfurth que l'empereur reçut du général Junotle rapport de ce qui était survenu en Portugal. Il lui envoyait letraité qu'il avait conclu avec le général anglais Darlrymple pourl'évacuation du Portugal.
Par le même courrier, l'empereur reçut des nouvelles de la flotte russe,commandée par l'amiral Siniavine, que le général Junot avait trouvé àLisbonne. Cet amiral venait de son côté d'entrer en arrangement avec lesAnglais et avait consenti à mettre son escadre en otage en Angleterre,jusqu'à la paix entre cette puissance et la Russie. L'empereur Napoléoncommuniqua ces détails à l'empereur Alexandre, sans y ajouter aucuneréflexion, et l'empereur de Russie, de son côté, désapprouva la conduitede son amiral; mais c'était un mal sans remède.
Les conférences d'Erfurth tiraient à leur fin sans avoir présenté lemoindre sujet d'inquiétude. Je me rappelle que notre ministre desrelations extérieures, me dit un jour en conversant, que l'empereurn'obtiendrait rien de plus que ce qui avait été convenu précédemment;que la Russie était fixée sur ces bases-là et n'en démordrait pas; il nem'en a pas dit davantage. J'ai cherché à quoi cela pouvait avoirrapport, et je crois que ce ne pouvait être qu'à des propositionsd'arrangemens nouveaux dont la Prusse, et particulièrement la Silésie,auraient été le sujet; je le crois d'autant plus que nous évacuâmes desuite cette province, et que ce n'est réellement qu'alors que le traitéde Tilsit reçut sa pleine exécution. L'empereur se relâcha même un peusur l'article des contributions, et j'ai vu l'empereur de Russie en êtreparticulièrement satisfait. Il avait obtenu tout ce qu'il désirait, etavait de même reconnu tout ce qui intéressait l'empereur Napoléon.
L'empereur de Russie envoya un ministre près du roi de Naples; il donnaordre à celui qu'il avait eu près du roi Charles IV en Espagne, dereprendre ses fonctions près du roi Joseph. Voilà donc égalementl'empereur Napoléon satisfait, c'était à lui, après cela, à mettre sonfrère sur le trône, il allait s'en occuper et y employer tous les moyensde sa puissance. Il abandonna donc l'Allemagne à la foi des traitésqu'il avait signés, et crut que la paix ne pouvait être troublée,puisqu'on regardait sa présence, c'est-à-dire, celle de ses troupes ence pays comme un motif d'inquiétude continuelle, et qu'il les retiraitpour les porter en Espagne.
Tout étant fini à Erfurth, on se disposa à se séparer, et auparavantl'on résolut de faire encore une démarche en commun près del'Angleterre, pour tâcher de nouer seulement une négociation. Il futconvenu que le comte de Romanzow, ministre des relations extérieures deRussie, se rendrait à Paris avec des plein