Note sur la transcription: Les erreurs clairement introduites par le typographe ont été corrigées.L'orthographe d'origine a été conservée et n'a pas été harmonisée.
ASSOCIATION FRANÇAISE
POUR
L'AVANCEMENT DES SCIENCES
CONGRÈS DE LILLE
1874
PARIS
AU SECRÉTARIAT DE L'ASSOCIATION
76, rue de Rennes.
ASSOCIATION FRANÇAISE
POUR L'AVANCEMENT DES SCIENCES
CONGRÈS DE LILLE—1874
—Séances des 24 et 26 août 1874.—
L'Afrique centrale a certainement été connue des anciens Égyptiens.L'Égypte seule avec sa vallée du Nil, ses déserts de Nubie et de Libyen'est pas une base suffisante pour expliquer la puissance des pharaons,des Sésostris et des Ptolémée. L'Égypte de cette époque était vraisemblablementun grand empire africain dans lequel ces souverains trouvèrentles soldats nécessaires aux armées avec lesquelles ils s'avancèrentjusqu'à l'Inde. Plus tard, l'empire d'Éthiopie se forma des débris decelui-ci. Il possédait encore au VIe siècle de notre ère une partie del'Arabie, sa puissance devait donc renfermer une partie de l'Afrique.Au XVe siècle, les Portugais s'emparèrent de tout le littoral africain depuisle Maroc jusqu'en Abyssinie; ils y échelonnèrent un grand nombrede colonies florissantes qui passèrent successivement entre les mains desHollandais et des Anglais, ou retombèrent sous le pouvoir des musulmans.Certainement les Portugais connaissaient les grandes routes del'intérieur de ce continent. Leurs missionnaires, leurs commerçants etleurs voyageurs allaient du Congo au Mozambique, et de la côte deGuinée au Zanzibar, à Monbaça et à Sofala. Après la ruine de leurpuissance, les Anglais préoccupés par des guerres incessantes avec laFrance ou la Hollande, n'occupèrent que les points du littoral utiles àleurs intérêts les plus pressants, mais ils négligèrent le centre de l'Afrique.Alors les routes intérieures furent oubliées, et le commerce deces contrées retomba entre les mains des Arabes qui en ont conservéle secret jusqu'à nos jours.
2Le centre de l'Afrique n'est pas aussi désert qu'on le croit ordinairement.C'est un vaste bassin au fond duquel s'étendent des lacs immensesaux bords ombragés de magnifiques forêts semblables à celles de lavallée de l'Amazone, et peuplées de troupeaux immenses d'éléphants,de rhinocéros, de gazelles, de girafes, de zèbres et autres animaux auxquelsle lion fait une guerre perpétuelle.
Ces lacs sont au nombre de sept principaux; ils sont alimentés parles eaux torrentielles de la zone équatoriale. Ce sont: le Tanganika,le Bangweolo, le Moero, le Moura, le lac Sans Nom, le Victoria et l'AlbertNyanza. Ils forment les réservoirs des grands fleuves qui arrosent lecontinent africain, tels que le Congo ou Zaïre, l'Ogovai, le Niger sur lacôte occidentale, le Zambèse et autres sur la côte orientale, et enfin leNil dont les sources multiples semblent se cacher à plaisir aux investigationsdes explorateurs.
On dirait le lit d'une mer ancienne dont les eaux se retirant insen