Note sur la transcription: Les erreurs clairement introduites par le typographe ont été corrigées.L'orthographe d'origine a été conservée et n'a pas été harmonisée.Les numéros des pages blanches n'ont pas été repris.

LOUIS XI
ET
LES ÉTATS PONTIFICAUX DE FRANCE
AU XVe SIÈCLE

D'APRÈS DES DOCUMENTS INÉDITS

par

M. R. REY

Agrégé d'histoire

Inspecteur d'Académie à Grenoble


GRENOBLE
IMPRIMERIE ALLIER FRÈRES
26, COURS SAINT-ANDRÉ, 26

1899

III

LOUIS XI
ET LES ÉTATS PONTIFICAUX DE FRANCE
AU XVe SIÈCLE
D'APRÈS DES DOCUMENTS INÉDITS

PRÉFACE


Il est peu de villes de l'ancien domaine royal, peude provinces françaises qui, au point de vue del'histoire nationale, présentent autant d'intérêtque la cité d'Avignon et «La Conté de Venaissin», anciensfiefs temporels du Saint-Siège, mais vivant d'unevie propre, jouissant de toutes les libertés que donnel'autonomie communale la plus large, jusqu'à leur incorporationdéfinitive à la République française (14 septembre1791). Il faut ajouter, à vrai dire, qu'il n'est pasd'histoire plus mal connue.

IVPlacés sur les confins du Languedoc ci de la Provencedont le Rhône et la Durance constituaient les limites fréquemmentcontestées, les États pontificaux de Francecommandaient la grande route du Nord, vers la Méditerranée,par la vallée du Rhône; sous les remparts d'Avignontransitaient toutes les marchandises importées duLevant, d'Alexandrie, des Indes, et se dirigeant vers lespays du Nord de la France. Tous les souverains, princesdu sang, grands personnages, capitaines illustres prenaientgîte dans l'ancienne résidence des papes, et, suivantl'expression de Mlle de Montpensier, les rois deFrance se considéraient à Avignon comme chez eux, et,pendant leur séjour dans la ville, ils en faisaient garderles portes par leurs propres gardes.

Anciens territoires démembrés de la Provence et duLanguedoc pour devenir terre papale, «La Conté de Venaissin»et Avignon avaient, avec les provinces limitrophes,une origine, une langue, des mœurs et des intérêtscommuns. Trop pauvres et resserrés dans des limitestrop exiguës, ils ne pouvaient pas se suffire avec les ressourcesde leur sol qui, bien que riche et très fertile,n'aurait pas pu alimenter le quart de la population. C'estdonc par leurs voisins, Provençaux, Languedociens, Bourguignons,Dauphinois, que les sujets des papes vivaient.De la Bourgogne et du Dauphiné, les blés leur arrivaientpar le Rhône; du Languedoc, les animaux, le bétail, lesfruits et le vin; de Provence, la laine pour la fabricationdes draps. En retour, c'est chez leurs voisins que lesproduits de l'industrie avignonnaise, velours, damas, tenturesbrodées, brocarts, passementerie, toiles, draps,librairie, trouvaient un placement avantageux.

Cette communauté des intérêts amenait forcément,Vd'État à État, des rapports incessants, et voilà pourquoi,en écrivant l'histoire des anciens États pontificaux deFrance dans la seconde moitié du xve siècle, c'est l'histoire

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