(Agrandissement)

Ce numéro contient:
1° Un portrait hors texte en couleurs: Henri Rochefort, par MarcelBaschet;
2° LA PETITE ILLUSTRATION, Série-Théâtre n° 12: Vouloir, de GustaveGuiches;
3° Un Supplément économique et financier de deux pages.



SOLDAT GREC.               SOLDAT BULGARE.
LES ALLIÉS D'HIER

Alliés sans être amis, ils gardaient ensemble, se surveillant l'unl'autre, le port de Salonique: mais cette coopération avait trop duréet, le 30 juin, les Bulgares étaient aux prises à Salonique avec lesGrecs, en même temps qu'avec les Serbes dans la vallée du Vardar.Voirl'article, page 7.


COURRIER DE PARIS

APRÈS LA PISANELLE

S'il est vrai que c'est surtout après qu'ils ont vécu qu'il faillecélébrer ceux que nous avons aimés, ainsi ce sera quand elles sontaccomplies que nous devrons, par la louange, entretenir les belleschoses qui nous ont touchés. D'ailleurs on s'exprime mieux après quependant, et c'est la perte qui fait l'éloquence.

Quand tout le monde a parlé de ce dont il fallait qu'on parlât pourobéir aux nécessités de l'instant, que chacun, avec la prodigalité dugeste, a jeté son mot dans la fièvre et la hâte aussi de l'émotionpremière, il n'est pas inutile ni mauvais qu'une voix, quelconque,pourvu qu'elle soit frémissante et ménagée, prononce--dans le silencequi tend à s'établir et qu'elle ne veut pas laisser faire--un hommagedétaché, un hommage qui, pour s'être exprès retenu, accepte d'avoirl'air tardif lorsqu'il tinte à son heure. Et c'est pourquoi, maintenantque sont tirés sur la Pisanelle, dans notre mémoire empourprée, lesorfrois des quadruples et lents rideaux au travers desquels nouscontinuons de voir l'inoubliable spectacle qui se prolonge, il m'est àla fois vif et chaud d'y revenir, d'en reparler, comme on tisonne desbraises pour en faire un guêpier d'étincelles, comme on irrite unesplendide étoffe pour l'entendre bruire avec ces hardis craquements quisont le cri, l'âme de sa couleur, ou bien comme on la froisse et lamaltraite pour y agacer des reflets, ou encore comme on s'efforce, enfermant les yeux pour mieux regarder, de retrouver en soi, après coup,un paysage dispersé, un aspect de la vie en fuite, une minute antérieured'art et de magnificence.

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M. Gabriele d'Annunzio, escorté, flanqué, comme un jeune podestat de lalégende et du rêve, d'une suite de magiciens somptueux et avisés, etmarchant en compagnie d'une princesse de la Tyrannie esthétique et de laVolonté, nous a procuré en effet, avec son oeuvre récente, unéblouissement et un enchantement qui durent, qui coulent toujours, bienau delà de la soirée trop petite pour les tenir et les renfermer. Je nepense pas que l'on ait déjà renoncé à se rappeler ces instants desatisfaction presque parfaite et si je dis presque, c'est pour ne pasdécourager de la récidive ceux à qui nous devons la faveur de miraclespareils.

Du poème dramatique de d'Annunzio, manifestement fou d'amour, lepremier, de la Pisanelle, avant tous ses personnages, comment ne pasadmirer la symbolique et vigoureuse grâce, l'imaginat

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