LA
M Y T H O L O G I E
DU RHIN
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PARIS.—IMPRIMERIE DE CH. LAHURE ET Cie
Rues de Fleurus, 9, et de l’Ouest, 21
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PAR X.-B. SAINTINE
ILLUSTRÉE PAR GUSTAVE DORÉ
PARIS
LIBRAIRIE DE L. HACHETTE ET Cie
RUE PIERRE-SARRAZIN, Nº 14
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1862
Droit de traduction réservé
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TABLE DES MATIÈRES |
I
Époque primitive.—Premiers colons du Rhin.—Des savants àl’école.—De la langue sanscrite et du bas-breton.—Un dieufainéant.—Divinités microscopiques.—Culte des arbres.—Des arbresde naissance et des arbres de mort.
Quoique né en Suisse, dans le pays des Grisons, quoique côtoyant outraversant une partie de la France, et allant ensuite, après un long et[4]magnifique parcours, s’absorber dans les nombreux canaux de laHollande, le Rhin est un fleuve essentiellement allemand.
Dans les siècles les plus reculés, avant de planter des villes sur sesbords, toutes les peuplades germaniques y ont tour à tour planté leurstentes, y ont abreuvé leurs troupeaux, y ont livré leurs interminablescombats, sans que le cliquetis de leurs épées et le bruit de leurstrompes de guerre aient pu un instant attirer l’attention del’impassible histoire, qui dormait alors de son plus profond sommeil.
Malgré son silence, qui devait se prolonger longtemps encore, on peutle supposer à coup sûr, le Rhin était déjà la grande voie decommunication des peuples allemands entre eux, comme du reste del’Europe avec l’Allemagne. Par le Rhin lui sont venus le co