res que la saison du Printemps nous invite A seillonner le dos de la vague Amphitrite, Et kaler vers les lieux où Phoebus chaque jour Va faire tout lassé son humide séjour, Je veux ains que partir dire Adieu à la France Celle qui m'a produit, et nourri dès l'enfance, Adieu non pour tousjours, mais bien sous cet espoir Qu'encores quelque jour je la pourray revoir.
A dieu donc douce mère, à dieu France amiable A dieu de tous humains le séjour délectable; A dieu riches palais, à dieu nobles citez Dont l'aspect a mes yeux mille fois contentéz; A dieu tours & clochers dont les pointes cornues Avoisinans les cieux s'élèvent sur les nues: Adieu prez émaillez d'un million de fleurs Ravissans mes esprits de leur soüesves odeurs; Adieu belles forests, à dieu larges campagnes, A dieu encore à vous sourcilleuses montagnes: Adieu costaux vineux, & superbes chasteaux; A dieu honneur des champs; bleds, vins & gras troupeux Et vous, ô ruisselets, fontaines et rivières, Qui m'avez délecté en cent mille manières, Et mille fois charmé au doux gazouillement De vos brûlantes eaux, à dieu semblablement; Nous allons sous l'espoir d'une bonne fortune Combattans la fureur du tempestueux Neptune Pour parvenir aux lieux où d'une ample moisson Se présente aux Chrestiens une belle saison. O combien se prépare & d'honneur & de gloire Et à jamais sera louable la mémoire. A ceux-là qui poussez de sainte intention Auront le bel object de cette ambition Les peuples à jamais béniront l'entreprise Des autheurs d'un tel bien: & d'une plume apprise A graver dans l'airain de l'immortalité J'en laisserai mémoire à la postérité. DE MONTS tu es celui de qui le haut courage A tracé le chemin à un si grand ouvrage; Et pource de ton nom malgré l'effort des ans La fueille verdoira d'un éternel printemps. Que si en ce devoir que j'ai desja tracé, Je veux de ton mérite exalter la louange Sur l'Esquille, & le Nil, & la Seine, & le Gange, Et faire l'univers bruire de ton renom, Si bien qu'en tout endroit on révère ton nom Mais je ne pourrai pas faire de Roy mémoire, Qu'à la suite de ce je ne couche en l'histoire Celui duquel ayant cognu la probité: Le sens & la valeur & la fidelité, Tu l'as digne trouvé à qui ta lieutenance Fust seurement commise en la nouvelle France Pour te servir d'Hercule & soulager le faix Que se surchargeroit au dessein que tu en fais. POUTRINCOURT, c'est donc toi qui as touché mon am ... Sitemize Üyelik ÜCRETSİZDİR! |