ADOLPHE RETTÉ
HISTOIRE D’UNE CONVERSION
PRÉFACE DE
FRANÇOIS COPPÉE
VINGT-TROISIÈME ÉDITION
PARIS
LIBRAIRIE LÉON VANIER, ÉDITEUR
A. MESSEIN, Succr
19, QUAI SAINT-MICHEL, 19
1907
DU MÊME AUTEUR
VERS | ||
Cloches dans la nuit (épuisé). | Poésies1889-1897 (en réimpression). | |
Une belle dame passa. | ||
L’Archipel en fleurs (épuisé). | ||
La Forêt bruissante. | ||
Les Blessés (épuisé). | ||
Poésies, 1897-1906 (Campagne première. Lumières tranquilles.Poèmes de la Forêt et derniers vers). In-12 | 3 fr. 50 | |
PROSES | ||
Trois dialogues nocturnes. | ||
Le Symbolisme (Anecdotes et Souvenirs), 1 fort volumein-12 | 3 fr. 50 | |
Dans la Forêt (Impressions de Fontainebleau). In-12 | 2 fr. » | |
Virgile puni par l’amour (Contes de la forêt de Fontainebleau).In-12 | 3 fr. 50 |
SAINT-AMAND (CHER). — IMPRIMERIE BUSSIÈRE.
Il a été tiré de ce livre quinze exemplaires sur papierde Hollande Van Gelder numérotés de 1 à 15
Dans la tempête d’impiété qui sévit sur la Franceet quand les malfaiteurs qui la gouvernent s’efforcentde détruire dans l’âme du peuple jusqu’au derniervestige du sentiment religieux, nous avons du moinsune consolation, c’est le retour pur et simple à lavérité chrétienne d’hommes d’élite, d’esprits trèsremarquables à divers titres, les uns par la force dela pensée, les autres par les dons de l’imagination.Les futurs historiens de notre littérature à la findu XIXe siècle seront forcés de reconnaître, parexemple, que Brunetière, le grand critique, lepuissant dialecticien, que Bourget, le pénétrant romancier,l’excellent peintre de la société moderne,que Huysmans, le rare et précieux artiste enstyle, que Verlaine, le poète délicieusement naïf,malgré ses égarements, furent des catholiques — etdes catholiques qui, tous, sont revenus à la foiaprès l’avoir longtemps oubliée ou perdue.
C’est encore un intellectuel, un poète — carAdolphe Retté est un poète à qui ses sensations etses rêves ont souvent inspiré de beaux et noblesvers — oui, c’est un vrai poète qui nous racontel’histoire de sa conversion dans le petit livre quevoici. Tous ses lecteurs partageront, je crois, l’émotionprofonde qu’il m’a donnée.
Certes, il revient de loin, le malheureux poète,et il a longtemps erré dans les plus mauvais cheminsde la pensée avant de tomber, brisé de douleuret de lassitude, au pied de la Croix qu’il embrasseaujourd’hui éperdument, comme un naufragéétreint une épave.
Les convertis que j’ai nommés tout à l’heureont pu, pendant bien des années, passer avec indifférencedevant cette divine Croix. Quelques-uns — etj’en suis, mea culpa — déplorent amèrementla sotte légèreté et la dangereu