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ALINE ET VALCOUR,

OU
LE ROMAN
PHILOSOPHIQUE.

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TOME III.________________________________________

CINQUIÈME PARTIE.

[Illustration: Fuis, lache! dès que tu es assez vil pour nous refuser tesservices, fuis et ne nous outrage point.]

ALINE ET VALCOUR,

OU
LE ROMAN
PHILOSOPHIQUE.

Écrit à la Bastille un an avant la Révolutionde France.

ORNÉ DE SEIZE GRAVURES.

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À PARIS,Chez la Veuve GIROUARD, Librairemaison Égalité, Galerie de Bois, n°. 196.

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1795.

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ALINE ET VALCOUR,

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LETTRE TRENTE-SIXIÈME,

Déterville à Valcour.

Verfeuille, le 17 Novembre.

N'est-ce donc point une chose odieuse, mon cher Valcour, qu'un malheureuxjeune homme, uniquement coupable du sentiment qui fait naître lesvertus. . . . Après avoir parcouru la terre, après avoir bravé tous lespérils qui peuvent s'affronter, ne rencontre d'écueils, de tourmens; demalheurs, qu'à la porte de sa patrie: et bientôt au centre de cette mêmePatrie, qu'il ne peut revoir qu'en la maudissant . . . Oui, j'ose le dire,ces fatalités font naître bien des réflexions, et j'aime mieux les taire queles dévoiler. L'amitié qu'inspire l'infortuné Sainville y répandroit tropd'amertume.

C'était Aline et lui, Valcour, c'était tous deux que ce train avait pourobjet . . . Aline et lui, t'entends-je dire? Eh quelle bisarrerie lesrassemble? écoute, et tout va s'éclaircir.

Il est inutile de te peindre la frayeur de nos dames quand elles ont vu lamaison se remplir d'exempts, d'espions, de gardes, de toute cette dégoûtantecanaille, dont le despotisme effraye l'humanité aux dépens de la justice etde la raison, comme s'il fallait au gouvernement d'autres sûretés que desvertus, et à l'homme d'autre lien que l'honneur. . . . Je n'ai pas besoin dete dire ce que toute cette charmante société est devenue, quand on a vuparaître, au milieu du trouble général, un petit homme laid, court et gros,bien hébêté, bien tremblant, l'épée d'une main, le pistolet de l'autre,s'intitulant conseiller du Roi, et de plus, officier supérieur dutribunal de la sûreté de Paris; disant que pour la sûreté de l'État, ilfallait qu'il s'assurât d'un officier, sous le nom de Sainville, nom qu'ilusurpait, comme on le verrait par l'ordre, dont il était porteur, que leditsieur de Sainville étant de présent au Château de Verfeuille, près d'Orléans;il lui était enjoint à lui, Nicodême Poussefort, officier supérieur,d'arrêter ledit militaire dans ledit Château, ainsi qu'une demoisellequ'avait enlevée cet officier, et qu'il faisait passer pour sa femme, le toutà l'effet de les conduire l'un et l'autre au lieu de sûreté que son ordreindiquait [1].

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