Nul pays, en Europe, n'est, au même degré que la France, favorisépar sa situation maritime.
De la frontière belge à la frontière espagnole; des Pyrénées-Orientalesà la frontière italienne, deux merveilleuses lignes côtières se développent,offrant à nos navires de faciles communications avec le monde entier.
Cinq grands ports militaires, des ports marchands de premier ordre,enfin, nombre de petites stations donnant lieu à un sérieux mouvementcommercial, prouvent bien qu'il suffirait à la France de vouloir, pour tenirpromptement, sûrement le premier rang dans la marine européenne.
Nous n'avons pas à rechercher les causes qui ont empêché notrepays de conquérir ce rang: l'étude en serait profondément douloureuse.Laissons à l'étranger le puéril plaisir de dénigrer nos richesses convoitées:nous avons mieux à faire. Nous devons les mettre au jour, ces richesses,notre devoir strict étant de n'en pas négliger une seule.
Voilà pourquoi l'idée d'un travail exclusivement borné à la descriptionpittoresque, historique, utilitaire de nos rivages et de nos villes[Pg ii]maritimes ne nous a pas fait reculer... Car, si modeste qu'il puisse être,nous espérons qu'on y retrouvera le souvenir de plus d'une noble actionoubliée, qu'on y reconnaîtra, tout au moins, le désir de contribuer àfaire davantage aimer notre patrie.
Il nous a paru nécessaire d'ordonner rigoureusement notre étude:la route géographique naturelle nous en fournissait le moyen. Noussommes donc parti de la limite nord, pour nous arrêter, successivement,aux lieux remarquables, soit par leur importance commerciale, soit parla beauté de leur position. Nous ne terminerons, en réalité, notre tra