Produced by Mireille Harmelin, Eric Vautier and the Online

Distributed Proofreaders Europe at http://dp.rastko.net.This file was produced from images generously made availableby the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica)

MEMOIRES DU DUC DE ROVIGO, POUR SERVIR À L'HISTOIRE DE L'EMPEREURNAPOLÉON.

TOME SEPTIÈME.
PARIS,
A. BOSSANGE, RUE CASSETTE, N° 22.
MAME ET DELAUNAY-VALLÉE, RUE GUÉNÉGAUD, N° 25.

1828.

CHAPITRE PREMIER.

L'impératrice quitte Paris.—Le roi de Rome refuse de sortir desTuileries.—Conseil de défense.—Le prince Joseph.—Arrivée du généralDejean.—Encore le duc de Dalberg.—Je reçois ordre de suivrel'impératrice.—M. de Talleyrand.—Ses instances pour se faire autoriserde rester à Paris.—Il n'était donc pas bien sûr de ses trames, ou ilavait de bien grandes répugnances pour les Bourbons.

Le lendemain, dès sept heures, les dispositions du départ étaientfaites. Le bruit se répandit promptement que l'impératrice s'éloignait.La foule accourut, et la place du Carrousel fut bientôt couverte d'unemultitude d'hommes, de femmes qui ne demandaient pas mieux que de couperles traits, de renvoyer les attelages, et de voir la régente courirgénéreusement avec eux les dernières chances de la fortune. Mais telétait le respect que l'on portait encore à sa personne et à sesvolontés, que, dans une foule immense dont chacun eût voulu la retenir,il ne se trouva personne qui osât même en manifester l'intention. Unesimple tentative eût cependant tout sauvé, car l'impératrice était loind'approuver la résolution qui avait été prise. Le prince Joseph,l'archi-chancelier ne l'approuvaient pas davantage. Ils l'avaientappuyée, parce que les ordres de l'empereur étaient précis; mais ni l'unni l'autre ne se faisaient illusion sur les conséquences dont elleserait suivie.

Marie-Louise était dans la même situation d'esprit. Chacun voyait cequ'il fallait faire, sans que personne osât l'ordonner. Joseph proposaità l'impératrice de prendre l'initiative, l'impératrice se rejetait surle conseil de régence, et observait que l'empereur ne lui avait donné unconseil que pour la guider; que c'était à ceux qui en étaient membres àlui tracer la conduite qu'elle devait suivre; que pour rien au mondeelle ne se mettrait en opposition avec les volontés de l'empereur.Joseph observa alors qu'avant de quitter la capitale, il convenait aumoins de s'assurer des forces qui la menaçaient. Il partit à la pointedu jour pour aller lui-même prendre connaissance de l'état des choses.L'impératrice voulait, comme elle en était convenue, attendre son retourpour prendre une décision; mais les avis les plus alarmans, les rapportsles plus contradictoires se succédaient d'un instant à l'autre: leministre de la guerre la pressait, elle céda et monta en voiture sur lesonze heures du matin.

Elle fut suivie des personnes qu'elle avait désignées pourl'accompagner, et s'éloigna sous l'escorte de ses gardes ordinaires. Lafoule lui donna des marques d'intérêt dans ce moment cruel; mais siquelqu'un eût été assez hardi pour couper les traits des attelages, iln'y eût plus eu de responsabilité à craindre, l'indécision eût disparu,et tout eût été sauvé. Une chose remarquable, c'est la résistancequ'opposa le roi de Rome au moment où l'on voulut l'emporter chez samère. L'enfant se mit à crier que l'on trahissait son papa, qu'il nevoulait pas partir. Il saisissait les rideaux de l'appartement, etdisait que c'était sa maison, qu'il n'en sortirait pas. Il fallut toutl'ascendant de madame de Montesquiou pour le calmer; e

...

BU KİTABI OKUMAK İÇİN ÜYE OLUN VEYA GİRİŞ YAPIN!


Sitemize Üyelik ÜCRETSİZDİR!